A l’occasion du 90ème anniversaire de la mort de Joseph Engling, jeune séminariste allemand de 20 ans, tué à Thun saint Martin le 4 octobre 1918, une messe présidée par Mgr. François Garnier (dont c’était la fête ce jour-là) fut concélébrée par 12 prêtres, dont 8 français et 4 allemands, avec un diacre. Le Père Schmiedl, vice-postulateur allemand pour la béatification de Joseph Engling, salua en français la nombreuse assemblée occupant toute la nef centrale jusqu’au fond, dont une bonne centaine d’Allemands, laïcs et sœurs, ainsi que la chorale Guillaume du Faÿ. Les lectures furent faites dans les deux langues. L’homélie de Mgr. Garnier et ses différentes interventions étaient traduites par un prêtre allemand. Mgr l’Archevêque fit un parallèle entre saint François d’Assise et Joseph Engling, tous deux artisans de paix et hommes de pauvreté dans la société et l’Eglise de leur époque.
La prière pour la béatification de Joseph Engling fut dite à la fin de l’Eucharistie. L’Abbé Fleury exprima ensuite dans les deux langues la joie de la Famille française de Schoenstatt de voir fraternellement réunis par le « saint de l’Unité » les deux peuples (et même des représentants d’autres pays) et souhaita que Rome ne tarde pas à proclamer la béatification.
Après l’Eucharistie tous se rendirent avec Mgr. Garnier à l’ossuaire du cimetière militaire de Cambrai, où vraisemblablement repose le corps de Joseph Engling, dont le nom figure parmi le 2746 gravés dans la pierre. Dans ce cimetière reposent les corps de 10934 soldats allemands et bien d’autres de plusieurs nationalités. Folie de la guerre !
Ensuite tout le monde se dirigea vers la salle des fêtes de Thun saint Martin, pour un repas festif. L’après-midi se déroula la marche avec prières et méditations, du cimetière d’Eswars au Sanctuaire de l’Unité (4 Km), dernier parcours de Joseph Engling avant sa mort provoquée par un obus. Cette mort, il l’avait offerte à Marie, sa « petite Mère » prés de Merville au bord de la Lys le 3 juin 1918. Après cette marche eut lieu le traditionnel feu de Joseph Engling, un brasier qui réchauffa les marcheurs et suscita des chants vibrants dans plusieurs langues, tandis que les participants venaient jeter dans le feu les papiers sur lesquels ils avaient écrit leurs prières et leurs résolutions.
Pour être complet, ajoutons que le soir du 3 octobre avait été inaugurée à la médiathèque d’Escaudoeuvres, prêtée par la municipalité, une intéressante exposition visitée par plus de 250 personnes, sur la vie de Joseph Engling et le rayonnement de Schoenstatt dans le monde. Etaient également exposés des objets-souvenirs de la Grande Guerre, côté allemand. Cette exposition requit les compétences de plusieurs bénévoles coordonnées par Mr Alain Delzant. La guerre, il en fut également question le vendredi suivant devant 70 personnes venues pour la captivante conférence d’un passionné d’histoire, Mr Pavy, qui retraça la vie de Joseph Engling jusqu’à sa mort dans la plaine du Cambrésis.
Abbé Louis Fleury