Le 12 septembre, jour anniversaire de l’inauguration de la petite chapelle, 67 sœurs de Marie de Schœnstatt sont venues en pèlerinage au sanctuaire de l’unité.
Leur désir était de suivre les pas de Joseph Engling, jeune séminariste tombé proche de ce lieu dans les derniers jours de la première Guerre mondiale en 1918.
Sa vie est toujours un modèle pour les membres du mouvement de Schœnstatt, dont les sœurs, qui souhaitaient se laisser inspirer par son grand amour de la Vierge Marie et du Dieu Trinitaire. Les sœurs ont fait ensemble le « chemin de Joseph », puis, à 16h00 tout le monde était invité à la messe en l'honneur du Saint Nom de la Vierge Marie, présidée par Mgr Vincent Dollmann. Voici la partie française de son homélie :
« Voici la servante du Seigneur, que tout m’advienne selon ta Parole ». Le oui de la Vierge Marie est un oui réfléchi. Elle accueille l’annonce de l’Ange avec le désir d’y adhérer pleinement. Elle s’engage non seulement avec son cœur mais aussi avec son intelligence. Ainsi, elle n’hésitera pas à demander : « Comment cela va-t-il se faire, puisque je suis vierge ? ». L’entière disponibilité à Dieu de la part de Marie a comme secret, son humilité. La mission extraordinaire que Dieu lui confie, elle l’accueille simplement. « Je suis la servante du Seigneur ». Son oui, elle l’enracine dans la longue lignée des croyants de l’Ancienne Alliance, elle se rattache à la foi des patriarches et des prophètes dont Isaïe qui avait annoncé au peuple la joie de l’alliance éternelle. Dans la première lecture, nous avons ainsi entendu le prophète relayé ce cantique : « Je tressaille de joie dans le Seigneur, mon âme exulte en mon Dieu. Car il m’a vêtue des vêtements du salut ».
A l’Annonciation, la Vierge Marie apparait comme le modèle de l’obéissance à la volonté de Dieu, de l’obéissance que le Seigneur Jésus est venu vivre pour offrir le salut au monde, de celle à laquelle il appelle ses disciples. Il en a fait l’objet de la prière qu’il nous a transmise : « Notre Père, que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel ».
L’obéissance c’est l’écoute de Dieu le Père, la recherche confiante pour connaître et faire sa volonté. Pour cela, il nous faut apprendre, expérimenter l’amour tel que Marie l’a vécue, un amour dont la source est Dieu Lui-même, un amour dont la forme est le Fils - il a donné l’exemple par le don de soi jusque dans la mort -, un amour dont le souffle est celui de l’Esprit-Saint.
En contemplant la Vierge Marie à l’Annonciation, nous sommes interpellés sur notre disponibilité à accueillir la volonté de Dieu au quotidien. C’est là que nous nous préparons aux grands engagements de nos vies.
Par son oui réfléchi et humble, la Vierge Marie est le modèle par excellence de tous ceux qui cherchent à accueillir l’appel de Dieu dans leur vie. Bien plus, elle nous accompagne pour entrer jour après jour dans la volonté de Dieu. Par son oui à l’Annonciation, Marie est devenue le modèle des disciples de Jésus. Bien plus, selon la volonté de Jésus en croix, elle est devenue la mère de ses disciples.
La spiritualité mariale de Schœnstatt a développé la notion de capital de grâces. Elle consiste à mettre à la disposition de Marie tous nos actes de charités, nos sacrifices et nos renoncements au service de l’Evangile. Nous constituons ainsi un capital dont Marie se sert pour étendre le Royaume de Dieu parmi les hommes.
Joseph Engling l’a expérimenté d’une manière de plus en plus forte et réaliste jusqu’à s’offrir totalement pour que le Règne de Dieu puisse advenir au cœur de l’enfer de la guerre et de la haine entre les peuples. Il est véritablement un témoin de la fécondité d’une vie chrétienne placée sous le regard de Marie. Comme pour Joseph, elle nous soutient dans tous nos oui à l’appel de Dieu, jusqu’au oui ultime qui nous unira à l’éternel réponse d’amour de Jésus son Fils.